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Marche pour le climat
Samedi 8 décembre, à 15:00 à AUXERRE, Place de l’Hôtel de Ville
mardi 4 décembre 2018, par
Société
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La FSU, dès sa création, s’est positionnée sur un syndicalisme de projet. Un des piliers de l’organisation, c’est de s’intéresser aux sujets sociétaux, et actuellement, le problème climatique en est un, et un gros.

L’urgence climatique
Tous les experts s’accordent à dire qu’un bouleversement est en cours. Les objectifs de l’accord de Paris ne seront pas tenus, notamment par la France. Bien des observateurs sont pessimistes au moment où se tient la COP 24 en Pologne. Les projections pour la fin du siècle, si on ne change rien, parlent d’un réchauffement global qui rendraient inhabitable une grande partie de la planète, les autres connaissant des catastrophes majeures et répétées. Certains même prédisent la fin du genre humain.
Mais ils nous disent aussi qu’il est encore temps pour limiter les dégâts à condition d’agir dans deux ou trois décennies qui viennent. Ce sont donc les plus jeunes d’entre nous, et les enfants, nos enfants, nos élèves d’aujourd’hui, qui connaîtraient le drame qui se prépare.
La démission du ministre de l’écologie Nicolas Hulot a provoqué le choc nécessaire dans l’opinion française pour que des manifestations viennent montrer que cette préoccupation est présente dans la population.
Les leviers pour sauver le climat
Les changements de comportement individuel sont bien sûr nécessaires. Les initiatives locales également, notamment pour rendre possible les changements individuels : rendre possibles les déplacements alternatifs, la production locale d’énergies "vertes"...
Mais tout cela ne pèsera pas si on ne remet pas en cause profondément les modes de production et d’échanges à l’échelle du monde. Les mêmes experts citent trois grands leviers sur lesquels on doit agir : les énergies carbonées, la déforestation et l’agriculture.
Transformer les pratiques agricoles
Dans les actions du gouvernement français, dans les décisions européennes, nous n’entendons rien qui vise à transformer les pratiques agricoles, à en finir avec la monoculture et les grandes superficies, très gourmandes de surcroît en énergies fossiles. La France est et reste le 1er consommateur de pesticides en Europe et le 3e au niveau mondial. Il faut cesser de faire pousser à grands coups de chimie des plantes malades dans des terres stérilisées. La pétition du mouvement "Nous voulons des coquelicots" a déjà recueilli près de 400 000 signatures sur leur site.
La déforestation
Lors de la dernière marche à Auxerre, les agents en lutte de l’ONF ont expliqué que la déforestation ne se borne pas à celle favorisée à l’étranger par nos décisions nationales (huile de palme en Indonésie et soja en Amérique du sud).
Elle concerne aussi la forêt française qui est utilisée pour combler les trous dans les budgets, qui n’est gérée que pour l’argent qu’on pourra en tirer, au mépris des équilibres écologiques. Le "contrat régional forêt bois" soumis à consultation publique jusqu’au 13 décembre montre clairement que la priorité de la région est l’industrialisation de la forêt en n’imposant aucune contrainte écologique.
Les énergies carbonées
Quant aux énergies carbonées, alors qu’on fait chaque jour un peu plus les poches de ceux qui n’ont de toute façon pas d’alternative, et pour qui "demain, c’est loin", les carburants des riches ou du monde économiques, eux, ne sont pas taxés. Un riche en France aujourd’hui, pollue pourtant huit fois plus qu’un autre citoyen.
Fabriquer un tee-shirt en chine pour l’acheminer ensuite par un bateau gros pollueur est un modèle incompatible avec la sauvegarde du climat. Les deux tiers des émissions de CO2 proviennent d’une petite centaine d’entreprises dans le monde, certaines étant françaises. Le monde financier, les banques comme la Société Générale, ont augmenté encore, cette année, leurs investissement dans les énergies fossile.
Ce n’est bien sûr pas le nucléaire qui constitue la solution, il n’est pas neutre en carbone du fait de l’extraction, de l’acheminement et de la transformation du minerai. Il présente par ailleurs beaucoup trop de dangers. Quant à la question des déchets extrêmement toxiques, on ne sait toujours pas quoi en faire.
Il faut un développement de production d’énergies moins sales et plus durables, pas forcément centralisée et au main de gros groupes. Mais actuellement il paraît exagéré de parler d’énergie propre et durable. La seule énergie totalement propre est celle dont on n’a pas besoin et à cet égard, beaucoup peut être fait, l’isolation du bâti n’étant qu’une des voies.
Pour réduire les transports, on doit aussi relocaliser la production et l’emploi alors que la logique capitaliste et financière est de concentrer la production en un lieu et de promouvoir la mobilité pour les salariés, les obligeant ainsi à passer des heures chaque jour en voiture.
Ceci vaut aussi pour l’état et les services publics : disparition des petites lignes de train, des bureaux de poste, des hôpitaux, concentration des établissements scolaires. Dans l’Yonne, chaque jour, 18000 élèves prennent 452 circuits de car pour aller à l’établissement qui n’existe plus à proximité. Et pour 3 km, on préfère leur faire prendre un car que d’aménager un itinéraire qui leur permettrait d’aller à vélo en sécurité.
Fin du mois et fin du monde
Enfin, il faut affirmer très fort que toute réforme pour le climat doit être aussi une réforme pour plus de justice sociale. Le climat ne doit pas être une nouvelle opportunité pour les puissants d’asservir le peuple qui est déjà la première victime des conséquences du changement climatique.
Chacun sait qu’il y a actuellement le mouvement des gilets jaunes, sur lequel la FSU 89 s’est exprimée sur ce site. Ce mouvement est en lien avec des mesures soi-disant écologiques, mais qui accroissent encore les inégalités, étranglent encore un peu plus une France invisible, éloignée des grands centres urbains, rendue fortement dépendante de la voiture. Nos combats ne s’opposent pas ! Ils se complètent.