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Attentat, qui veut-on vraiment protéger ?
vendredi 12 février 2016, par
Santé, Sécurité, Conditions de travail
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On en avait l’habitude, on espérait que dans un cas aussi grave, on y échapperait, on pensait que l’Yonne s’orientait sur la voie de l’efficacité...
La politique du parapluie aura finalement le dessus, et sous ce parapluie, il n’y aura que le ministère et ses hiérarchies intermédiaires. Tant pis si les écoles et donc les enseignants et les élèves sont protégés par des murs de papier qui ne résisteront pas au balles.
Dans cet article et dans celui-ci, nous écrivions notre satisfaction devant les orientations prises, dans le cadre d’un travail constructif avec les forces de l’ordre, dans l’Yonne pour préparer au mieux les établissements scolaires au risque d’attentat.
Cette satisfaction aura été de courte durée. La lourdeur bureaucratique, la volonté pour les autorités de se réfugier derrière les apparences par des injonctions, a vite repris le dessus. En effet, les établissements entendent aujourd’hui deux sons de cloche opposés :
- celui que nous avions acté en CHSCT, qui semblait être la voie privilégiée par l’Inspectrice d’Académie
- et une autre, plus dure, par une équipe missionnée par le rectorat pour mettre la pression afin que tout soit bouclé avant le 15 février.
- Pression confirmée par les courriers reçus dans les écoles, émanant des inspections départementales
On aura donc des PPMS faits à la va-vite par des personnels livrés à eux-mêmes, sans aucune aide pour élaborer une réaction opérationnelle. Plus grave, l’Inspectrice d’Académie, contactée par le secrétaire départemental du SNUipp, se range finalement à cette logique. Le ministère ordonne, elle applique, quitte à renier ses orientations précédentes.
Qu’en pensent le commandant de la gendarmerie, le directeur de la sécurité publique qui s’étaient investis pour une démarche de qualité, nous faisant profiter de leur compétence dans ce domaine ?
Et non, ça ne suffit pas ! la mission des autorités, c’est d’assurer la sécurité des personnels, celle des élèves, et la prévention ne peut se résumer à des injonctions impossibles sans donner ni moyens, ni même aide pour cela. Et que dire de la difficulté, de l’anxiété, de la souffrance générée ainsi chez les collègues qui savent parfaitement que pour être dans les délais, ils sont contraints de rendre un travail bâclé qui ne les protège ni eux, ni les élèves. Alors même qu’on ne cesse de leur dire que le danger est réel !
La FSU déplore ce revirement, le condamne, alerte sur le danger créé par les simulacres de protection... et espère sincèrement que personne ne sera confrontée à un drame.